Jazzman

MAURICE MAGNONI SAXES ET AINSI DE SUISSE

Maurice Magnoni / L’État des sons  » New York Suite « ,
Bellaphon/Dam.
Maurice Magnoni Electric Quartet « Lumière », Plainisphare/Night & Day.
Maurice Magnoni « Andata senza Ritorno », Plainisphare/Night & Day.
Erik Truflaz Quintet « Niña Valéria' », Ploinisphare/Night & Day.

EN CONCERT:
En trio avec Joel Allouche et Serge Lazarevitch au Centre culturel suisse à Paris, les 19 et 20 décembre.

Ce n’est pas seulement I’un des meilleurs saxophonistes européens (principalement ténor et soprano). C’est d’abord un musicien complet, considérable, qui maîtrise les facilités de conduite inhérentes à la nervosité de l’instrument (« ça se conduit comme une Ferrari « , dit-il), mais sait aussi construire une œuvre personnelle, en chef d’orchestre et compositeur. Peut-être parce que son monde intérieur est riche, de voyages, de randonnées pédestres, de montagne, de littérature… Né en 1948, il étudie longuement le piano, choisit la guitare, y renonce suite à une chute de vélo, découvre le jazz et se met au sax à vingt ans. Débuts pro-fessionnels six ans plus tard. Il s’est forrné lui-même et en formera bien d’autres, notamment à l’AMR de Genève où il anime encore des ateliers d’orchestre. Installé à Paris en 1981, il se produit avec Humair et Jenny-Clark, collabore au Pandemonium de François Jeanneau, tourne avec Barry Altschul, crée une œuvre pour dix musiciens inspirée de Wim Wenders, L’État des sons, participe au big band européen de Carla Bley, décline l’invitation du premier ONJ pour se consacrer à une partition d’opéra pour le Théâtre de la comédie De Genève. À partir de 1987. Il s’associe au quintette Andata senza ritorno (Rava, Lazarevitch, Danielsson, Allouche), se produit en duo avec Jack DeJohnette, enregistre deux nouveaux disques avec l’État des sons (dont la captivante New York Suite), fonde un quartette électrique, habite intensément le quintette d’Erik Truffaz jusqu’en 1996. Aujourd’hui il prend son ternps, folâtre entre un quatuor de sax (Al4 As), un dossier de candidature à la direction de l’ONJ, un duo (avec Franco D`Andrea) et différentes formules avec les membres d’un quintette à paraître sur disque en 1997 (Matthieu Michel Serge Lazarevitch Philippe Aerts. Joël Allouche). « Je fais mon miel. Je travaille mon sax en plein air sur mon toit. J’y gagne une autorité qui me libère du micro. Avec son vieux Conn et des choix de bec exigeants (François Louis, Peter Ponzol). Magnoni a un rapport très physique à l’instrument. du pianissimo au fortissimo. On aura compris que chez ce randonneur. Ie rêve est au bout de l’effort, la tête près des jambes et inversement.

Franck Bergerot